Et si on parlait de ce qu’est la dépendance affective ?  Qui est cette grande ennemie ? Comment s’installe-t-elle ? Comment devient-elle un cercle de souffrance et peut-on en sortir ?

Si vous appréciez les compliments parce qu’ils vous boostent, vous encouragent, renforcent votre enthousiasme, cela devient problématique quand ce besoin de considération devient prioritaire et conditionne votre vie, ainsi que votre équilibre. En règle générale, la dépendance affective prend racine dans l’enfance et/ou l’adolescence. Pour ne prendre qu’un exemple parmi tous ceux qui existent, je voudrais vous remémorer ce que nous avons tous fait au moins une fois dans notre vie : vous venez de vous habiller et vous êtes satisfait(e) de votre tenue vestimentaire ; pourtant, vous avez le malheur de demander : « Tu as vu ma tenue ? Qu’est ce que tu en penses ? Tu aimes ? Est-ce que ces chaussures vont bien avec ce pantalon ? ». Il suffit que l’autre à qui vous venez de remettre votre pouvoir de décision vous réponde : « pas mal » ou « je ne sais pas » ou encore « non », vous voilà plongés dans le doute. Si certains passent au-dessus de la réponse qui vient de leur être adressée, d’autres, en revanche, repartent illico dans le dressing, essaient différentes combinaisons vestimentaires pour finalement revenir, la plupart du temps, à leur choix initial. (J’en devine qui, derrière l’écran, sourient ou hochent la tête !) Outre la sensation d’agacement que cette situation aura générée, vous aurez traversé différentes émotions dont l’insatisfaction, la frustration, parfois la jalousie… et vous aurez pris du retard. Plutôt que de respecter et de suivre votre instinct, vous avez tendu le bâton pour vous faire battre. Cet exemple, si simple soit-il, est une invitation à la réflexion, à la vigilance et à la conscience de votre ressenti. Imaginez ce qui se serait passé si vous étiez restés sur votre première idée ? La réponse est évidente : vous auriez gardé votre pouvoir de décision, le contrôle et surtout votre confiance en vous.

Dans le monde du travail, même si la palette des comportements des dépendants affectifs est large, on y trouve deux grandes catégories. Prêts pour vérifier si vous faites partie du club ? Let’s go !

Si, dans le cadre de votre activité professionnelle, vous êtes du genre à demander aux autres une forme de validation de votre travail, si vous vous posez un milliard de questions sur ce que pensent les autres de vous, si vous interprétez des situations et que vos collègues vous entendent dire fréquemment : « Je n’en peux plus. J’ai vraiment l’impression qu’on se fiche de moi, qu’on ne me calcule pas, je fais tout pour que ça se passe bien et ça se retourne toujours contre moi. Mes relations avec certains collègues et ma hiérarchie sont de plus en plus tendues. On me met à l’écart », je vous annonce que vous avez bel et bien votre carte d’adhérent au club des dépendants affectifs !

Dans la deuxième grande catégorie, on y trouve des joueurs de fond de court, des excellents élèves, des personnes sur lesquelles la hiérarchie se repose les yeux fermés. Vous vous investissez presque à l’excès dans votre fonction, vous êtes irréprochables, vous acceptez les tâches que d’autres ne veulent pas faire, vous répondez toujours présent pour vos collaborateurs et vos supérieurs, et pourtant, vous trouvez qu’on ne reconnaît pas suffisamment vos efforts. Plus encore, les collaborateurs fraîchement arrivés dans la boîte occupent des postes hiérarchiquement plus avancés avec le salaire qui va avec. Savez-vous pourquoi ?

Ici, c’est typiquement dans la comparaison qu’il faut aller chercher. Réfléchissez un instant et interrogez-vous. Entre un excellent élève qui fournit un travail régulier de qualité et un élève qui se réveille tout juste quelques mois avant les examens de fin d’année, selon vous qui, à votre avis, aura le plus de mérite aux yeux des enseignants, aux yeux des autres ? La réponse est le second évidemment ! Eh oui, il semble tout naturel (aux yeux des professeurs et de l’entourage) pour l’excellent élève d’avoir obtenu son examen, alors que l’autre a fait preuve d’une performance exceptionnelle. Je sais, ce n’est pas juste ! mais pour bien comprendre le mécanisme, suivez le guide ! L’explication réside dans le fait que le premier répond aux principes : « je me fais bien voir de mon professeur, de mon employeur, mes parents seront fiers de moi, j’ai peur de ne pas trouver un emploi, je ne veux pas être au chômage, ce serait honteux pour moi, être excellent me permettra d’être libre, de m’extirper de mon milieu, de ma famille… », quand l’autre répond au principe du « je fais juste ce qu’il faut pour y arriver, je sais que je peux le faire, si ça ne marche pas, je ferai autre chose. » L’un se positionne inconsciemment en suiveur et l’autre agit en leader. Le dernier se moque bien de ce que l’on peut dire ou penser de lui. Il sait s’auto rassurer et se propose toujours des solutions pour rebondir au cas où.

Stopper le cercle de la dépendance affective est  possible, mais  impératif, car cette magnifique centrale informatique qu’est notre cerveau duplique ce processus dans tous les domaines de votre vie, y compris dans le domaine sentimental…

Un travail sur soi est nécessaire pour faire taire ses peurs et s’en affranchir. Briser seul ce schéma relève parfois du parcours du combattant. Si pousser la porte d’un professionnel de l’accompagnement vous apparaît comme une épreuve, pensez que vous pouvez aussi, vous faire accompagner en ligne. MS (msaurelcoach@gmail.com)